vendredi 2 novembre 2012

Fiesta de las mascaras


"El poder de la máscara sale de su capacidad de encarnar un espíritu, una relacion entre el hombre y los antepasados, el mundo visible y lo del invisible. Es inseparable de un contexto mítico que estructura el modo de existencia y de pensamiento de la inmensa mayoría de las sociedades."
                                              Presentacion de la coleccion de mascaras, Muséo Quai Branly, Paris.


         Aux États-Unis, en France, au Costa Rica, comme dans nombres d'autres pays se fête en cette fin du mois d'Octobre Halloween. Cette fête américaine d'origine païenne s'est fortement exportée ces derniers temps notamment vers  l'Europe et l’Amérique Latine. Et si elle encore fêtée par les étudiants le temps d'un week end, le Costa Rica cherche aujourd'hui à remettre en avant une fête traditionnelle pour contrer cette hégémonie américaine et promouvoir la culture nationale : La fiesta de las mascaras.  


   

          L'usage de masques est présent une grande majorité de cultures des cinq continents. Il prend place dans d'innombrables fêtes populaires qui vont du nouvel an chinois,  au carnavals en Amérique latine ou en Europe, danses diverses et interprétations théâtrales, rituels de passage et  funérailles en Afrique et Océanie... L'usage de masques est donc ancien et universel, et est porteur d'une réelle empreinte culturelle.

         Au Costa Rica, déjà les sociétés traditionnelles indigènes utilisaient les masques, mais son usage s'est généralisé avec la colonisation espagnole. Sont ainsi apparus les symboles et figures traditionnelles que l'on retrouve aujourd'hui dans les differents défilés  (ex : figure du diable, de la mort, de la sorcière ou du fou). La fiesta de las mascaras, à travers ses processus de construction ou la grandeurs de ses personnages fait d'ailleurs étrangement penser à la fête des géants, traditionnelle du Nord de la France et de ses grandes villes ( Lille, Douai, Bethune...).



Fête des géants, Nord Pas de Calais, France.
Mascaras tradicionales














         Les masques sont ici construits à partir de papier journal recyclé, humidifié et mélangé avec de la colle. Sont ainsi fixés de nombreuses couches de papier journal sur un ballon de baudruche. Le ballon une fois percé donnant la structure au masque, vient ensuite le travail sur la forme et  les expressions que l'on souhaite lui donner. Cette étape est longue et minutieuse. La construction des masques se termine par l'ajout de détails tels que moustaches, oreilles et ornements... Ces détails faisant souvent la différence,  on laisse ensuite sécher les masques avant le vernissage et leur utilisation.


Journée classe ouverte et interventions des parents d'élèves.















   
                                                                                                                        

                          

          C'est ainsi que la fête des mascaras a pris place dans le quartier Taras de Cartago, organisée par l'école Republica francesa et son directeur Mr Norberto Bonilla Valverde.
          Elle est fruit d'une préparation de longue haleine  : pendant plus d'un mois, élèves et parents ont participé à leur construction. Les parents d'élèves et un artiste créateur de mascaras sont maintes fois intervenus dans les classes pour expliquer et aider à la production. Une journée école ouverte avait d'ailleurs été organisée, permettant aux parents de venir préparer les masques dans la salle de classe.

               
De la iglesia hacia la escuela

  
           Tout ce  projet, de la conception à la réalisation,  a donc laissé une large place à l' investissement et l’initiative des parents d’élèves et de la communauté locale, fortement présente à Cartago. J'ai ainsi pu constater la qualité du dialogue entre l'équipe pédagogique et les familles, les parents comme élèves prennent plaisir à se rendre à l'école, à défiler avec leurs enfants, comme l’école cherche à les accueillir.
            Dans un quartier assez pauvre qu'est celui de Taras, on constate donc les bénéfices d'un tel esprit communautaire qui permet aux élèves d’évoluer dans un contexte scolaire positif.

         Cela nous renvoie à l'idée que l'école ne doit pas rester  un milieu fermé mais au contraire s'ouvrir aux familles. Cela  permet ainsi créer du lien entre l'institution scolaire et les habitants du quartier, ce,  au bénéfice et pour le développement de l’élève, mais aussi pour le bien être des habitants vivants dans un espace donné. L’école est ainsi facteur de cohésion sociale, de construction d'identité d'un quartier, premier pas vers un climat de respect général.

          C'est donc malgré la pluie que se sont réunis des personnages hauts en couleurs allant des séries et dessins animés préférés des enfants (Homer, Hello Kitty, Spiderman, Mario Bros), aux animaux (papillons, tigres, oiseaux), en passant par les masques plus traditionnelles (squelettes, sorcières...) ou appartenant aux légendes costariciennes ( la llorona, el cadejos).











El cadejos, leyenda costarricense





   









 
            A la suite du cortège ralliant l'église à l’école eu lieu une cérémonie avec danses, concert, repas, et distribution de prix pour les masques les plus originaux. Bien que la saison des pluies n'aura pas épargné cette journée, cet événement fut un succès et a de grandes chances d'etre reconduit. 


Cérémonie de las mascaras
 















Présentation des classes et remise des prix

















Sr Norberto Vaverde, Maria Isabel, Maud Le Chartier

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