jeudi 28 novembre 2013

Hélène Vanthier : compréhension et production écrite en classe bilingue


 Dans le cadre d'un appel à projet auprès du fond bilingue de l'Institut français, nous avons eu le plaisir d'accueillir durant le mois d'Octobre à San José Hélène Vanthier pour une semaine de formation sur l’écrit en classe bilingue.

Hélène Vanthier travaille pour le centre de linguistique appliqué de l'université de Franche-Comté. Professeur des écoles, maitre-formateur, chargé de cours en didactique des langues, elle a également écrit un ouvrage sur l'enseignement du Français Langue étrangère pour les enfants et publie actuellement une méthode de FLE pour jeunes élèves appelée Zigzag.
Riche de sa double expérience de terrain école primaire-FLE et de ses recherches qui en découlent, Hélène Vanthier a proposé une formation très adaptée aux besoins des enseignants des sections bilingues du Costa Rica.

Après un état des lieux des besoins et difficultés rencontrées en classe, nous avons donc abordé différentes thématiques liées à l'apprentissage de la lecture et de l'écriture en milieu bilingue.















L'acte de lire : un acte complexe en langue source, qui l'est encore plus en langue "seconde".

Comment apprendre à lire en français  ?
On sait qu'il s'agit d'un long processus qui n'est déjà pas aisé pour un petit français. Il l'est encore moins lorsqu'il s'agit d'apprendre à lire et écrire dans une langue qui n'est pas "maternelle".
On sait également que lire ce n'est pas seulement déchiffrer des lettres, des syllabes pour former des mots et des phrases sinon que c'est aussi comprendre ce qu'on lit. Or la compréhension passe par la connaissance d'un répertoire de mots suffisants et l'élève doit pouvoir reconnaitre ces mots globalement pour accéder directement à  leur sens. Si un élève doit déchiffrer tous les mots qu'il lit, toute sa concentration ainsi qu'une bonne partie de sa mémoire sera mobilisée par cette procédure qui est cognitivement lourde, cela rendra l'accès au sens beaucoup plus difficile voir impossible. 
Pour lire, un apprenant doit donc mobiliser différents types de compétences, user de stratégies, de types d’intelligences et de mémoires différentes... Il doit être capable d'émettre des hypothèses sur ce qu'il a devant les yeux et y chercher des indices... que ce soient dans les mots, les phrases ou les types de texte qu'il rencontre. 

Pour parvenir à cela, l'élève doit partir de ce qu'il sait déjà et pour Hélène Vanthier cela passe forcément par l'oral. Le point de départ reste donc le même indépendamment de langue étudiée : connaitre les unités sonores de la langue pour que l’écrit fasse sens. En effet comment peut on comprendre un mot à l'écrit si on ne sait pas ce qu'il signifie à l'oral ?
Partir d'un stock de mots, de sons connus, de structures de texte clairement identifiables par l’élève lui permet donc de fonctionner par analogies et comparaisons. L’élève est donc ainsi invité à prendre de la distance vis a vis de ce qu'il apprend et développe par le même biais des compétences méta et épi-linguistiques (capacités d'observation du fonctionnement de la langue).

Petite parenthèse  : prenons l'exemple du mot papillon. Pour que le jeune élève costaricien puisse le lire et le comprendre en francais, il doit certes le déchiffrer mais aussi faire correspondre ce qu'il entend quand il déchiffre avec l'image que cette écriture représente (celle du papillon). Ce travail est donc impossible si l'élève n'avait pas été mis en confrontation auparavant avec le mot en français papillon, très différent de son homologue en espagnol mariposa. De plus, en ayant été mis en contact avec ce mot, il parviendra à le reconnaitre directement sans déchiffrer car il l'aura mémorisé de manière globale. (on parle de compétence idéographique et automatisation de procédures de déchiffrage).
Enfin, ce que l’élève connait du mot papillon pourra être transféré à d'autre mots pour élargir son vocabulaire. Il saura par exemple qu'en français le graphème on se prononce [on] et pourra le réinvestir.



             

 A un niveau d'analyse plus large (celui du texte)  nous avons ainsi pu nous mettre à la place de l’élève et des difficultés qu'il rencontre face à un texte de langue qui n'est pas la sienne en étant confronté à divers types d’écrits en langue étrangère.
Amusant donc de comprendre le sens global d'une recette en polonais bien qu'on ne connaisse rien de cette langue. La reconnaissance du type d’écrit (ici la structure de la recette facilement identifiable) et la présence de quelques mots transparents permettent une compréhension globale sans pour autant avoir les compétences grammaticales ou lexicales pour en comprendre la totalité.

A l'inverse, des textes écrits en français nous deviennent incompréhensibles (textes scientifiques par exemple) bien qu'étant lecteurs experts. En effet si le nombre de mots inconnus est trop élevé nous ne pouvons comprendre le texte de manière précise. Au dessus de 10 à 15% de mots inconnus, on estime qu'on ne peut comprendre un texte précisément. C'est d'ailleurs pourquoi les textes utilisés par les manuels et méthodes de lecture francophones ne sont que très peu adaptés à l'apprentissage de la lecture en milieu bilingue, car il demandent un vocabulaire de base qu'un enfant étranger ne peut avoir acquis.

Comment donc un enfant peut apprendre a lire en Français langue étrangère ?  La question n'est pas si différente que lorsqu'il s'agit de sa langue maternelle... il s'agit de lui  donner les moyens de comprendre et d'évoluer en fonction de ce qu'il sait déjà.

Hélène Vanthier

 Et la production écrite ?

Elle répond finalement à la même question de fond que celle liée à 'apprentissage de la lecture.
Comment permettre à l'élève d'écrire un texte si on ne  lui donne pas un cadre suffisant pour le faire ?

Nous avons constaté lors de l'échange de pratiques que si l'élève montrait des difficultés à produire à l'écrit c'est parce qu'il se perdait dans un certain flou didactique... L'élève devrait toujours être capable d’émettre des hypothèses sur l’écrit qu'il a en face des yeux. Recherche de vocabulaire inconnu, mobilisation d'un éventail de compétences trop large, type de texte peu reconnaissable... le manque de cadre ne permet pas à l'élève de réellement s'exprimer par l'écrit et de formuler ces hypothèses.  C'est pourquoi travailler sur vocabulaire restreint, et sur des textes à structure forte (telle que la recette, la lettre, la carte postale, une chanson ou un poème à structure répétitive) sont des moyens de permettre à l'élève d'écrire, en faisant appel à son imagination tout en lui donnant les repères linguistiques nécessaires. 
A la suite de cette réflexion collective nous avons donc été amenés, lors de travaux en ateliers à construire des séquences pédagogiques pour travailler la production écrite des élèves selon les différentes niveaux en Français du cadre européen de compétences.


 
Des pistes pour 2014 :
Après un moment de bilan, de nouveaux besoins et pistes de formation ont été évoquées pour l'année à venir. Parmi elles : la construction de grilles d'évaluation selon chaque cycle pour faciliter le passage de la maternelle à la primaire et de la primaire au secondaire, passages qui sont assez rudes dans le système costaricien (cf article rentrée 2013).
Cette construction de grilles, impliquera par ailleurs une réflexion importante sur l'évaluation. 
Qu'évalue t-on ? Quelles compétences de quel programme ? A quel moment, pourquoi et comment ?
Ce travail sera d'autant plus important qu'au Costa Rica on est encore dans une logique d'évaluation sommative :  on prépare davantage les enfants aux différents examens qu'ils auront durant l'année qu'on leur permet de construire leurs propres savoirs.
 
Cela a de nombreuses conséquences que j'ai pu observer en classe : l'élève a peur de se tromper, il cherche sans arrêt l'approbation du professeur et il manque d'autonomie. L'obtention d'une bonne note reste le moteur principal de la motivation de l'élève
Ainsi, passer d'une logique de transmission de connaissances à celle de construction de compétences ne peut se faire sans une profonde réflexion sur l'évaluation dans le système costaricien.
Place et traitement de l'erreur, stratégies d'apprentissage, gagner en autonomie, ou compétences transversales sont autant de thématiques de travail à venir pour les enseignants des sections bilingues.

 La formation s'est terminée par la distribution des méthodes FLE "zigzag" pour jeunes élèves. Un grand merci donc à Helene Vanthier pour sa disponibilité, sa sympathie et pour avoir proposé une formation aussi complète que vivante. A bientôt pour les SEDIFRALE.


 
L'équipe des sections bilingues costariciennes.





mercredi 9 octobre 2013

Jules Verne au Costa Rica : tome 2


Jules Verne au Costa Rica.. l’expérience continue ! 
Après plusieurs semaines d'attente et un programme qui a bien failli ne plus exister. C'est avec grand plaisir que j'ai appris mon renouvellement au sein des sections bilingues costariciennes pour cette année 2013-2014. Cuadernos de escuela reprend donc du service après quelques mois de silence et une rentrée de septembre bien chargée. 

Un grand merci donc aux élèves, professeurs, membres de la coopération française au Costa Rica qui ont permis la bonne réalisation des projets l'an dernier, ainsi qu'à la Dareic de l'académie de Lille pour me renouveler sa confiance pour cette année 2014.



Jules Verne 2014 : une même base pour des projets différents, vers une éducation au développement et à la solidarité.

Pour cette nouvelle expérience Jules Verne, les écoles restent les mêmes : l’école Republica francesa de Cartago et  l'école  Teran Valls de Concepcion de Tres Rios.
Les missions pédagogiques restent similaires également : Enseignement du francais en immersion, enseignement des DNL (mathématiques et sciences dans la langue de scolarisation), formation des professeurs costariciens et construction de matériel didactique adapté à enseignement bilingue.

Le volet "éducation au développement durable" restera présent dans tous les projets menés mais ceux ci s'orienteront davantage vers une éducation à la solidarité internationale. 
Outre sa grande biodiversité et son potentiel sur les thématiques "vertes".(cf articles précédents), Le Costa Rica est également un terrain riche en terme d’échange solidaire. Ces échanges se déroulent aussi bien à un niveau local grâce à l'implication des communautés (municipalité, associations de quartier, parents d'élèves), qu'à une échelle nationale et internationale grâce à la présence d'associations, d'ONG et de programmes de coopération. Nous verrons donc comment cela peut se traduire dans les classes bilingues sous la forme de projets pédagogiques où l'élève se veut concepteur-acteur.


Mais qu'entend t’on par Éducation à la solidarité internationale ? En quelques mots il s’agirait d'une éducation à la citoyenneté mondiale. L’éducation à la solidarité internationale rentre pleinement dans une logique de développement durable dans la mesure où les connaissances acquises permettent une réflexion globale du monde dans lequel nous évoluons. Relations nord-sud, éducation à la paix et aux droits de l'Homme, accès aux ressources naturelles, diversité culturelle, accès à l'éducation et à la santé... autant de thématiques relevant de la solidarité internationale et qui peuvent être source de projets interdisciplinaires en classe.  

 
Les classes pour 2014.

Si l'an dernier j'ai pris beaucoup de plaisir a évoluer avec l’équivalence de la maternelle et du CP en France, je suis tout aussi satisfait de débuter cette nouvelle année avec des élèves de Cuarto grado (equivalent du cm1). Je suivrai ces élèves à leur passage au CM2 et jusqu'au mois de juin à raison de deux jours par école.

Le cuarto grado correspond avec l'entrée du cycle 2 costaricien. Il existe deux cycles d'enseignement dans le primaire au Costa Rica : Le premier cycle va du CP au CE2, le second du CM1 à l’équivalent de la sixième. Nouveau cycle, nouvelles compétences, et un niveau de francais des élèves qui permettra egalement de rentrer dans des projets plus "complexes".
 Jusqu'au mois de Décembre (fin de l'année scolaire 2013 au Costa Rica), j'integre donc la 4.1 et 4.2 d'Andrès Araya à l'école Republica Francesa et la 4.5 et 4.6 d'Esteban Alvarado de l'école Teran Valls.
Outre une correspondance scolaire sur le thème des solidarités avec des élèves français de l'académie de Lille, nous travaillerons essentiellement sur la comprehension et l'expression écrite en milieu bilingue.


Alumnos de cuarto grado

dimanche 16 juin 2013

Guia Bilingue.. Unos proyectos

   
        Si nous sommes à mi chemin de l'année scolaire costaricienne, de l'autre coté de l'atlantique les grandes vacances approchent. Le possible retour vers Lille arrive donc à grands pas d'où la nécessite de voir les projets avancer  avant  la fin de cette mission Jules Verne. 
Comme je l'expliquais dans l'article du mois de mars "la grande école", depuis quelques mois chaque professeur des sections bilingues (de la maternelle au secondaire) a décidé de travailler sur une thématique et une problématique liée au développement durable.

        Ces travaux menés,  à travers une pédagogie de projet (adaptée a l'enseignement bilingue) mettent les élèves en situation active, amenés à résoudre un problème concret lié à l'environnement. Ils doivent ainsi chercher, proposer des solutions, parfois expérimenter, et diffuser leurs propositions auprès d'autres groupes classes ou de la communauté locale. A ces projets transversaux viennent s'y greffer enseignement du français et des DNL (disciplines dites non linguistiques).

      L'ensemble des productions d'élèves seront prochainement globalisées et mises en valeur dans un fascicule numérique qui, disponible en ligne, présentera les spécificités ambientales du Costa Rica et des réflexions sur nos pratiques écocitoyennes. Ces éléments, repartis par thématiques (telles la biodiversité, les énergies ou encore les déchets) seront accompagnés de citations,  de photos, d'illustrations, et de textes produits par les élèves.
         Si ce guide se voulait dans un premier un document présentant une série d'écogestes à adopter au quotidien, il a évolué vers une présentation des différents projets pédagogiques et des conclusions que les élèves ont en tiré. Par ailleurs, chaque professeur étant "le capitaine de son bateau" les projets diffèrent d'une classe à l'autre, de par la manière de traiter un même sujet, le temps donné, le rendu final ou l’investissement dont ont fait preuve les élèves.
        Bien qu'il y ait pour l'instant peu de photos, voici donc un échantillon de quelques projets en cours dans les différentes classes que j'ai pu visité. (De la maternelle jusqu'à la cinquième, equivalent du CM2)


Prescolar T.4, Laura, Teràn Valls : Como desperdiciar menos y ahorar el agua  ?
Après un travail de recherche sur l'usage de l'eau dans leur quotidien, les élèves de maternelle ont refléchi sur "comment économiser l'eau" ? Il ont ainsi proposé des gestes simples pour aller vers moins de gaspillage.
Dans le jardin, à l'école, ou dans la cuisine, c'est avec l'intervention des parents d’élèves que les préscolaires  ont ensuite réalisé des affiches de sensibilisation, ils construisent actuellement un roman photo sur cette même thématique. 
















Prescolar T.2, Roy Teràn VallsCaracterisiticas y actividades de los lombrices.
A travers l'observation et l’étude de lombrics en classe permise par la construction d'un vivarium. Les élèves de Roy ont pu se rendre progressivement de l'importance de ces petits êtres vivants sur notre environnement ( compostage, rénovation et fertilisation des sols). De même que la T.4, les préscolaires de Roy ont réalisé des petits exposés sur les conclusions de leurs observations.
















Prescolares T.1 de Sofia y T.2 de Sonia, Republica francesa :  
De la contaminacion al bienestar : para una ciudad sostenible.
Projet en commun de ces deux classes de maternelle. A travers une réflexion en amont sur le quartier où vivent les élèves et les problèmes de pollution qu'ils pouvaient y rencontrer... Les élèves de chaque classe ont dans un premier temps construit une maquette de ce qu'ils considéraient comme une ville polluée.
Fumées de voitures, bâtiments vétustes, absence d'espaces publics.. ces éléments que l'ont trouvent dans la première maquette évoluent pour être remplacés dans une seconde, par des parcs, voitures électriques etc...
Ce travail qui se veut transversal a permis aussi bien de travailler sur le lexique de la ville, de l'habitat, que de développer des compétences en expression orale et écrite, motricité fine ou dans la représentation spatiale de l'élève.

Fumées d'usine, batiments gris, embouteillages...



















Pour plus d'espaces verts en ville

Jusqu'aux poubelles qui débordent











1er Grado de Ingrid y Carmen, Teran Valls y Republica Francesa :
Les Mille verts des ticos.

A partir de l'album de littérature de jeunesse "Les mille blancs des esquimaux", Isabel Minhos Martins, editions oqo et la diffusion du film documentaire la planète blanche, les élèves de CP ont pu découvrir certaines caractéristiques  de la faune et flore de l'océan glacial arctique.
Au blanc du pôle nord, ont succédé des recherches sur le gris de la ville, puis sur le vert du Costa Rica.
Pour présenter la biodiversité de leur pays, les élèves ont donc décidé de produire un album intitulé "Les mille verts des ticos" Comme dans l'album original, pas de dessins mais du collage de papier récupéré.
De la même manière que l'esquimau au pôle nord, on y voit donc un costaricien évoluer dans les différents verts que composent son pays (qui vont de la tortue, au crocodile, en passant par le vert du quetzal à celui des fruits ou des palmiers...)

Ce projet (toujours en cours) aura donc permis d'aborder la faune et la flore du Costa Rica (que les élèves de la vallée centrale ne connaissent que trop peu). Outre ce travail ce sont aussi des objectifs en lecture et production d’écrits en milieu bilingue qui ont été visés. (développement de la conscience phonologique, lecture de lettres, syllabes, reconnaissance globales de mots, dictée à l'adulte, étude comparée de vocabulaire en français et espagnol). 

Les mille blanc des esquimaux

















Les mille vert des ticos













2ndo Grado, Monica, Monica  :  
Para una alimentacion equilibrada y respectuosa de su medio ambiente.
Si le Costa Rica peut être considéré comme en avance sur certaines thématiques, il est peu dire qu'il ne l'est pas sur les habitudes alimentaires de ses élèves. Il est facile de compter le nombre d'écoliers qui à la première recréation du matin (à 8h20) se nourrissent soit de chips, pop corns, glaces, hambugers ou hot dogs. (Chaque école a en effet sa propre épicerie où se ruent les élèves dès la sonnerie).
C'est à partir de ce constat que les élèves de ce1 ont mené leur reflexion sur "comment changer nos habitudes alimentaires ?" 
Pour notre santé dans un premier temps, puis pour que cette consommation rentre dans une logique de développement durable dans un deuxième temps. Pourquoi manger des produits locaux et de saisons ou encore diminuer notre consommation de viande ? Une question parmi d'autres auxquelles les 2ndo Grado répondront dans leur présentation des éco-gestes alimentaires.




 
2ndo y 3er grado, Anthony y Maria Isabel, Republica francesa.
Jardin y mariposario bicultural communitario.
Ce projet de jardin biculturel France-Costa Rica a pris davantage de temps dans sa conception. Un jardin oui, mais pour y faire quoi ? Quel espace ? Où ? Comment les élèves peuvent s'y impliquer de la conception à la réalisation ?
Aujourd'hui le jardin existe, c'est ainsi que dans un même espace se trouvent diverses variétés de plantes  aussi bien européennes que tropicales. On y trouve en croissance, plantes médicinales, de cuisine, ou destinées à attirer les insectes. Elles seront toutes accompagnées, de pancartes informatives sur leur noms, origines, utilité etc... Les élèves concepteurs ayant ainsi la responsabilité d'en informer leurs camarades d’école.
C'est ainsi que ce projet permet de mêler objectifs culturels et développement de compétences scientifiques.
De par le peu moyens attribués pour de tels projets, soulignons le rôle prépondérant des parents d’élèves, qui par un système de coopérative auront fournis semences, boutures, outils et auront participé aux premiers coups de bêches. 

Premières semences

 











3er grado, Corinne, Teran Valls.
Especies en peligro de extinsion en Costa Rica, un juego de mesa.
Si chaque élève a dans un premier temps effectué une recherche documentaire une espèce animale costaricienne menacée d'extinction. Les élèves ont ensuite du collaborer pour proposer un outil aussi ludique qu'educatif à proposer  aux membres de l’école Teran Valls. La solution choisie, un jeu de société, qui se sera expliqué, puis distribué dans les autres classes de l'école de Concepcion.
Tortues, pumas, dantas ou autres perroquets verts, c'est en jouant au jeu de l'oie ou des 7 familles que l'ont s'informera et prendra conscience de l'importance de protéger ces espèces en voie de disparition et des écosystèmes dans lesquels ils évoluent. 





4o, 5o, 6o grado, Andrès, Alfonso, Anthony S, Republica Francesa. 
Los tres Rs, Reduccion, reutilizacion, recyclaje. 
3 projets différents mais un thème commun pour le deuxième cycle de l’école Republica : les déchets.
Après une sensibilisation générale auprès des différents groupes, les professeurs ont défini leur champs d'investigation avec les élèves. Les productions de chaque classe seront présentées par les élèves dans "une foire aux déchets" organisée à cette occasion.

 - La réduction :  A quoi bon recycler si on ne cherche pas dans un premier temps à réduire nos déchets ? 1ère étape essentielle d'une démarche éco-responsable, les élèves d'Anthony ont réfléchi à l’éventail de possibilités pour désemplir nos poubelles, que ce soit dans nos pratiques de consommation, ou à travers nos achats. 
Ils ont ainsi diffusé un questionnaire auprès du voisinage, puis cherché des solutions en fonctions des pratiques "négatives" les plus constatées... le projet discuté et choisi par ces élèves :  intervenir dans un supermarché pour sensibliser ses clients aux achats éco-responsables (ex privilégier certains types d'emballages, les grandes quantités au detriments d'emballages individuels, se servir d'un panier ou sac en toile etc...)

 -La réutilisation : réutiliser un objet qui a déjà servi pour un même usage est une solution, mais le détourner sa première fonction en est une autre. Ces cette deuxième option qu'on preferé les élèves de 4o grado. Laissant libre cours à leur imagination les élèves d'Andrés ont donner un nouveau destin aux bouteilles, journaux, boites, ou sacs plastiques. La plupart d'entre eux ont choisi le chemin artistique en proposant un projet intitulé recycl'art. Dans très peu de temps, le vernissage. 

- Le recyclage :
Premier mot qui sort de la bouche des enfants lorsqu'on leur parle de respect de l'environemment, il convient d'aborder cette thématique avec précaution en évitant de tomber dans l'eceuil de la representation initale des élèves. Tout un travail autour de la definition de recyclage a donc d'abord été necessaire. Lui ont succédé des observations et tris de différentes matières ou types de déchets.  C'est sur le compost (déchets organiques), que ce groupe-classe a choisi de mener ses recherches, une partie des élèves travaillant notamment sur le rôle des lombric-composteurs.



 5o grado, Esteban, Teran Valls. 
Objectif carbone neutre 2021 : le Costa Rica est le seul pays au monde avoir s’être engagé pour que les émissions de Gaz Carbonique (principal responsable du réchauffement climatique) ne dépassent pas la capacité d'absorption naturelle de co2. Plusieurs voies sont possibles comme par exemple la réduction des gaz à effet de serres ou la reforestation.
C'est donc après un travail sur les pollutions de l'air, le réchauffement climatique et la respiration des plantes à fleurs que cet objectif carbone neutre a pu être compris dans sa globalité par les élèves. Pour sensibiliser la population à ce noble objectif (qui risque d’être compromis), ces derniers ont choisi de réaliser un clip vidéo qui on l’espère, pourra être diffusé auprès du plus grand nombre. 




jeudi 6 juin 2013

Faune du Costa Rica : un échantillon

            
               Une expérience d'un an au Costa Rica ne peut se résumer à des va et viens entre Concepcion, Cartago et San José. Bien qu'il fasse bon vivre à Chepe comme l'appelle les ticos, c'est bien au détour d'une ascension de volcan, d'un trek en foret humide, ou d'une excursion dans un des nombreux parcs naturels des cotes caraïbes et pacifique que l'on peut se rendre compte de la riche biodiversité de ce petit pays d’Amérique centrale.

                Le Costa Rica offre un panel très large de climats, de paysages naturels, et donc d'habitats possibles pour la faune. Il  sert également de depuis plusieurs millions d'années de point de convergence entre espèces animales venant d'Amérique du nord et du sud.  C'est ainsi qu'il représente plus de 6% de la biodiversité mondiale pour moins de 0,6% des terres émergées sur la Terre : il s'agit du pays comptant le plus d’espèces animales au monde proportionnellement à sa superficie.
   
               Sans faire un détail de toutes les espèces existantes au Costa Rica, sans rentrer non plus dans une présentation exhaustive de la variété de paysages (mangrove, plaine, foret humide..) et écosystèmes présents,  voici donc un article hors classe et une petite présentation des animaux les plus représentatifs que j'ai pu apercevoir au cours de ces quelques mois.

              Il y manque quelques espèces comme le jaguar, le puma ou le tapir, que je n'ai pas encore eu la chance d'observer dans leur habitat ; d'autres que je n'ai pu prendre en photo comme le fourmilier, dauphins et autres espèces aquatiques...

Pour se reperer... carte des parcs nationaux costariciens

              Il semble important de préciser que tous les animaux pris en photos ici l'ont été dans leur milieu naturel (exception cependant des bébés singes-paresseux et araignée pris dans un centre de sauvetage, ainsi que du serpent fer de lance que j’espère ne pas croiser). De même, toutes les photos sont de source propre et sont le résultat d'excursions et randonnées à différents endroits du pays.


Les mammifères 


Ardilla, Laguna del volcan Poas

Commençons par un animal plutôt commun. L’écureuil panaché est une espèce présente un peu partout au Costa Rica mais aussi dans d'autres pays d'Amérique centrale. On la trouve surtout dans la vallée centrale, à San José et ses alentours donc, comme ici au parque nacional del volcan Poas.


 Coati à nez blanc, parque nacional Corcovado.
























 Le Coati à nez blanc est un mammifère très présent au Costa Rica, on le croise dans la majeure partie des parcs nationaux côtiers du pacifique : Corcovado et Manuel Antonio entre autres...
Son nom vient du Guarani qui signifie long nez, il est de la famille des ratons laveurs et se nourrit d’espèces présentes dans le sol qu'il va chercher en remuant la terre.

        

Chancho del monte, Parque nacional Corcovado
  
           Le pécari à collier, ou chancho del monte, sanglier local en voie d'extinction qui se trouve essentiellement sur la péninsule d'Osa (et notamment dans le parque nacional corcovado). Omnivore, il faut faire attention à ce mammifère qui évolue le plus souvent en horde de 10 à 15 individus, que l'on peut rencontrer sur un sentier et qui peut s'attaquer à l'homme (pour en avoir fait l’expérience). Dans ce cas courir le plus vite ou monter dans un arbre si vous avez le temps d'y penser. Étant l'une des principales proie du jaguar, le nombre de sa population est également un indicatif de celle du félin. 
                                                                                                  


Les primates

Le Costa Rica compte quatre espèces de singes et deux espèces de paresseux. Il manque ici le singe ecureuil, le plus petit de tous que l'on peut trouve notamment sur la cote pacifique.


Mono Carablanca, Montezuma.

Le capucin à tete de blanche ou mono cara blanca est sans doute le singe que vous croiserez le plus au Costa Rica, on le trouve à l'interieur des terres comme proche des cotes, pacifiques ou atlantiques.
On le reconnait facilement car il est très actif et se deplace en groupe de 5 à 10 individus. S'il reste sauvage, il se laisse cependant assez facilement approcher.


Mono arana visto en Bahia Drake, peninsula de Osa.
Bébé arana en un centro de rescate














Le singe araignée ou mono arana. est une espèce menacée. Un peu plus rare à observer donc, il se distingue des autres primates "costariciens" par sa grande agilité permise par ses longs membres. Il est également réputé plus intelligent que ses confrères. On peut le trouver dans toutes sortes de foret jusque 2000m d'altitude


Monos congos, parque nacional Manzanillo.

Le singe hurleur noir ou mono congo est un singe qui se distingue par la puissance de son cri qui lui sert à proteger son territoire. Ce cri qui peut s'entendre jusqu'à 16 km à la ronde surprend lorsqu'on se balade pour la premiere fois en foret. Il ne descend que très peu au sol, se veut moins actif que ses congeneres, il vit notamment proches des basses terre cotières.


Oso peresozo, parque nacional Cahuita.
              Le paresseux à trois doigts (ou paresseux à gorge brune) : des deux espèces, c'est la plus repandue au Costa Rica. Il se distingue par son nombre de doigts mais aussi par son pelage qui se veut plus sombre. Très lent il ne descend des arbres qu'une fois par semaine et seulement pour y effectuer ses besoins (moment au cours duquel il perd 30% de son poids) . La plupart du temps suspendus aux arbres, leur immobilisme et lenteur de mouvement les rends aussi plus difficile à observer. Avec une moyenne de 7 mouvements respiratoires par minutes, et une vitesse moyenne 0,2km/h, on peut se rendre compte de la lenteur de son métabolisme.



Le paresseux à deux doigts (ou perezoso didactilo de Hoffman), bébé ici pris en photo au Centro de rescate jaguares de Puerto Viejo, est généralement plus grand, il est de couleur café et d'un poil plus long que son voisin. Si le premier se trouve notamment dans les parcs forestiers côtiers, le second vit davantage en altitude.




Ballena jorobada, parque nacional marino ballena, Uvita.

      
              La baleine à bosse (ou ballena jorobada) peut s'observer sur la cote pacifique du Costa Rica. Elle migre dans les eaux chaudes tropicales pour mettre bas et y élever ses baleineaux. D'aout à octobre ce sont les baleines de l’hémisphère sud qui arrivent au sud de la cote pacifique costaricienne avant de repartir vers les courants froids pour se nourrir de plancton (cette migration de la baleine à bosse est d'ailleurs la plus longue migration animale de la planete).  De fevrier à avril, c'est au nord du de la cote pacifique que l'ont peut observer les baleines à bosse venant des fjords. Cette double migration fait du Costa Rica le seul pays au monde à acceuillir les baleines à bosse venant des deux hémisphères.


 Les oiseaux 

Quetzal replandeciente, San Gerardo de Dota.

Le quetzal resplendissant, de par sa rareté, sa beauté et le symbole qu'il représente, est sans doute l'oiseau qui m'a le plus impressionné. On le trouve dans les forets humides des montagnes d'Amérique centrale. S'il est l'oiseau emblématique du Guatemala, c'est au Costa Rica que sa population est la plus nombreuse. Présent entre autres dans le parque nacional Monteverde ou dans le parque nacional Quetzales de la vallée centrale, c'est durant sa période de reproduction (mois d'avril-mai) qu'on a le plus de chance de le rencontrer. Il se caractérise par un plumage passant du bleu turquoise au vert selon l'ensoleillement (d’où l'adjectif resplendissant), un plumage rouge sur la poitrine, une très longue queue, et une crête pour les mâles. Les longues plumes de sa queue ornaient les couronnes des rois maya de l’époque précolombienne.
Le quetzal, se laissant mourir lorsqu'il est en captivité, ne peut s'observer qu'a l’état sauvage et dans son milieu naturel, ce qui fait de lui un symbole de liberté.



Tùcan de Swainson, Talamanca.



Le toucan est l'oiseau tropical par excellence. Il en existe six espèces au Costa Rica et le toucan de Swainson (en photo ci contre) est le plus répandu d'entre eux. On le reconnait à son cri très singulier et à son bec marron et jaune coupé en diagonale. Le plus souvent perché dans la canopée, il peut aussi descendre au sol, et n' effectue que des vols très cours (allant jusqu'à 100 mètres). Si on peut le trouver du Honduras jusqu'en Colombie, il est notamment présent au Costa Rica dans les forets humides de basse altitude. 


Un colibri en la ciudad de San José

Répandu en Amérique latine, le colibri peut s'observer un peu partout au Costa Rica où on y compte plus de cinquante espèces. On le trouve des cotes caraïbes ou pacifiques, aux forets humides montagneuses, en passant par la ville de San José. Seul oiseau au monde pouvant voler en "marche arrière", on estime par ailleurs qu'il bat des ailes plus d'une soixantaine de fois par seconde en moyenne. 


Lapa roja, Peninsula de Osa, Carate.

L'ara rouge ou ara macao, (ou lapa roja) est sans doute le plus impressionnant des perroquets vivant au Costa Rica. Oiseaux "sociaux" évoluant en groupe, ils sont réputés pour leur fidélité car ils évoluent  avec le même partenaire tout au long de leur vie. L'endroit privilégié pour l'observer au Costa Rica, que ce soit sur la branche d'un arbre ou lors d'un de leur vol sur fond de ciel bleu est le sud de la cote pacifique et notamment  le parque nacional Carara.




Buteogallus, Parque nacional Corcovado.

Il existe aussi de nombreuses espèces de rapaces au Costa Rica. Ici l'aigle noir commun, photographié dans le parc national du Corcovado. Si ce rapace est présent du sud des Etats Unis jusqu'au Pérou, il n'en reste pas moins impressionnant. L'un de ces lointain cousin, la harpie féroce est sans doute le rapace le plus emblématique du Costa Rica. Le Parc du Corcovado est d'ailleurs l'un des seul endroits au monde où on peut croiser ce grand prédateur. 

 Reptiles


  
Le Costa Rica est riche du passage de plusieurs espèces de tortues marines sur ses cotes. La plus celèbre d'entre elles est la tortue luth qui vient pondre ses œufs sur les plages du parque Tortuguero et sur le reste de la cote caraïbe de mars à juin. Ici la tortue verte du pacifique vue en décembre sur une plage de Carate, dans le pacifique Sud. 
Les activités humaines liées aux migrations de tortues au Costa Rica est un sujet qui revient sur la scène publique. Il existe de nombreux débats, d'une part sur les conséquences négatives des activités touristiques,  comment faire en sorte que cet "ecotoursime" ne porte pas prejudice aux especes elles mêmes? D'autre part un débat de longue date a refait surface cette semaine avec l'assassinat près de Limon d'un jeune activiste, Jairo Mora,  protestant contre le trafic d’œufs de tortues encore consommés au Costa Rica. Ce dernier a été capturé puis assassiné en représailles, alors qu'il effectuait une ronde de nuit pour surveiller des nids de tortue.



Vibora Amarilla, parque nacional Cahuita

La vipère de Schlegel (o vibora amarilla) est un serpent arboricole que l'on peut facilement rencontrer sur la cote caraïbe et notamment dans le parc national cahuita. Cette espèce, reconnaissable à sa couleur vive, est de relative petite taille. Attention cependant, car son venin bien que non dangereux pour la vie de l'homme est très vénéneux. Les membres les plus petits et jeunes sont d'ailleurs les plus dangereux, n'ayant pas appris à économiser leur venin. Ce serpent, à moins qu'on le provoque, n'est cependant pas de caractère agressif et se laisse relativement facilement observer.


Terciopelo, en el centro de rescate jaguares, Puerto Viejo.

Serpent qu'il ne vaut mieux pas croiser sur votre route, le fer de lance (terciopelo o serpiente mano de piedra) est considéré comme l'un des serpents les plus dangereux au monde. De la couleur du sol où il évolue le plus souvent, il est donc plutôt difficile à repérer et n’hésite pas à attaquer s'il se sent en danger. Il peut mesurer jusque deux mètres et on le trouve un peu partout au Costa Rica, des cotes pacifique aux caraïbes en passant par les montagnes sous les 1600m d'altitude, jusque dans les plantations de café, de bananes, ou proche des habitations.
Le fer de lance est par ailleurs capable de mordre plusieurs fois en très peu de temps et au même endroit. Son venin peut terrasser un chien ou enfant en peu de temps, si un traitement n'est pas administré rapidement. Un homme adulte peut également en mourir ou en avoir de graves séquelles.  


Cocodrilo en Sierpe, Peinsula de Osa.

 Vieux de plus de 200 millions d'années et au sommet de la chaine alimentaire, le crocodile américain peut mesurer jusque 6 mètres, peser jusqu'une tonne et fait pour certain partie du quotidien au Costa Rica.Vivant dans les eaux douces des fleuves proches des cotes, le crocodile peut également évoluer dans les eaux de mer lorsqu'il passe d'une rivière à une autre. On affirme d'ailleurs que l’expression  "des larmes de crocodile" vient de ce cours passage dans les eaux salées : il s'agit du sel que rejette le crocodile par les yeux. 
Bien que généralement des panneaux nous informent de leur présence, attention donc à ne pas se baigner entre deux embranchements. Conséquence néfaste des activités humaines, proche des villages, on trouve davantage de crocodiles près des  sorties d’égouts et d'eaux sales, ce qui les attire.




Son cousin lointain, le caiman appartient quant à lui à la famile des alligators. Il se veut plus petit, moins agressif, et à la différence du crocodile, on ne le trouve quasiment qu'en Amérique latine. Il arrive de plus en plus que ceux ci se rapprochent d'habitations, leur crainte de l'homme s'amenuisant avec le temps. 


Iguana verde, estacion biologica la sirena, Corcovado.

 L'iguane vert est un reptile pouvant tout de même mesurer jusque deux mètres. Malgré leur physique inquiétant, il est végétarien, passe la plupart de son temps sur une branche, et ne représente aucun danger. On peut en croiser facilement dans plusieurs parc costariciens, voir au bord des routes. Présent sur une grande surface de l’Amérique latine (du sud du Mexique jusqu'au nord de l'Argentine), il n'est pas encore menacé d'extinction bien que sa population diminue.


 Amphibiens


Rana calzonuda, cerca de Puerto Viejo de Talamanca.





La grenouille aux yeux rouges (o rana calzonuda) est l'un des symboles du pays des ticos. Mesurant jusque 6cm, le plus souvent verte cette espèce peut cependant changer de couleur selon le moment de sa vie ou de la journée. Ses pattes constituées de ventouses lui permettent d’évoluer sur tous types de feuilles. Elle est non venimeuse, vit davantage la nuit, ce qui la rend plus difficile à rencontrer que d'autres espèces, mais peut être vue au détour de n'importe quelle sources d'eau douce d'une foret tropicale.



Rana roja, reserva Hitoy Cerrere, cordillera de Talamanca.

  Terminons cette petite présentation par la grenouille des fraises (rana roja), ou grenouille "à flèches empoisonnées".C'est une grenouille vénéneuse, autrement appelée dendrobate. Les toxines qu'elle produit peuvent paralyser et tuer plusieurs types d’animaux. Cette grenouille est d'ailleurs depuis longtemps utilisée par les indigènes pour imprégner de poison les fléchettes de leur sarbacane. Cependant, à moins de la mettre en contact avec une blessure ouverte, l'homme n'a pas à s’inquiéter s'il touche la rana roja. Aussi petite soit-elle, sa couleur permet de la reconnaitre assez facilement parmi les feuilles vertes où elle évolue, et ce un peu partout dans les zones humides du Costa Rica.


           Ces espèces qui nous paraissent exotiques voir dangereuses, bien qu'elles soient visibles au Costa Rica n'en restent pas pour le moins menacées. Leur présence à un niveau local ne reflète donc pas pour autant leur répartition à une échelle régionale ou mondiale.
Si vous parlez avec un costaricien de votre plaisir à avoir vu un singe ou une grenouille, il y a de fortes chances pour qu'il ne soit pas très receptif à votre discours. C'est comme si ce dernier vous parlait les yeux qui brillent de la neige tombée.
D’où que l'on soit, on a tendance à valoriser ce à quoi nous n'avons pas accès. Il est donc parfois plus difficile de respecter, ou de voir la beauté dans quelque chose que l'on a sur le seuil de notre porte. 
C'est en sens que l'école à un rôle primordial : faire que les élèves puissent s'emerveiller devant une espece commune comme devant une autre qu'ils ne verront peut etre jamais. La prise de contact et l'accès à la connaissance sont deux éléments déterminants vers la compréhension et le respect des espèces animales comme du reste de son environnement.

           Quoi de mieux alors que de sortir de classe ? Il est déjà ludique et intéressant de travailler à partir d'albums de littérature de jeunesse, de vidéos ou d'autres supports pédagogiques nous présentant serpents, paresseux et autres animaux appréciés des enfants.
Qu'en est il lorsqu'on a l'occasion d’évoluer à quelques mètres d'une baleine à bosse attendant qu'elle remonte à la surface ; d'attendre que le quetzal posé sur sa branche ne s'envole devoilant ainsi l'intensité de ses couleurs ; ou de voir la tortue nous tourner le dos pour rejoindre l'océan ?

          Prendre conscience de la richesse de son patrimoine écologique, conscience que chaque espèce existe et évolue dans un ensemble d'interactions parfois complexe, et donc avoir accès à une vison plus globale, n'est pas donné. Cela implique une certaine sensibilité et des connaissances que parfois seul l’école permet à travers le contact avec la nature, l’écoute, l'observation... et c'est ce vers quoi elle doit tendre aujourd'hui.